Parce que je ne cOmprends pas le monde dans lequel nOus vivOns

Je n'écris pas cette chronique pour me plaindre d'Internet. Ce serait l'hôpital qui se moque de la charité -quoique, en ce moment, les hôpitaux n'ont que faire de la charité, il suffit de voir ceux qui ferment pour cause de non-rentabilité, ainsi que le système de santé américain-.

Donc, contre Internet, rien à dire. On a beau se plaindre, c'est utile, quand même. On peut retrouver des amis d'enfance, on peut acheter des choses pas chères, on peut se renseigner en un seul clic sur absolument tout.
En revanche, les Internautes... Je suis convaincus que les personnes qui fréquentent assidûment la toile sont tous des veaux (ou des moutons, choisissez ce qui vous semble le plus flatteur). Oui, vous aussi, qui êtes en train de me lire. Oui, moi aussi, qui suis en train d'écrire.
Ce que je pointe du doigt, à vrai dire, ce sont surtout les réseaux sociaux. Aujourd'hui, on change de statut et d'humeur toutes les minutes. Même la publicité se penche sur le sujet (oui, il y a encore des personnes qui regardent la télévision). Et à chaque nouvelle humeur qui daigne apparaître, ce sont des millions de personnes qui cliquent compulsivement sur l'expression magique: "J'AIME". Limite, parfois, tu te demandes s'ils lisent réellement. Humeur: "Truc Dumachin vient d'avoir un grave accident." "30 personnes aiment". Dans le lot, il y en a quand même une qui demande ce qui est arrivé. Bon, j'exagère peut-être un petit peu. Ceci dit, j'ai noté que de nos jours il y a une chose que l'on a tendance à oublier: l'expression écrite, vous savez, ce truc qu'on a tous appris à l'école, en poussant des soupirs et en espérant que le prof allait avaler sa langue.
Certains, toutefois, s'en souviennent; la preuve, ils se disent que parfois, il faut quand même écrire quelque chose. Pas pour faire plaisir ou pour communiquer (on ne va pas trop en demander, non plus), mais tout simplement parce que la situation l'impose. Et cela donne: "MDR", "LOL", "PTDR". Dans le meilleur des cas: "Ouais, trop fort!". Si une personnne célèbre a le malheur de décéder, des milliers de "RIP" affluent. C'est plus court que "Repose en paix" et ça fait genre "je connais les abrégés anglais, ça y est, je suis bilingue!".

Aujourd'hui, on veut que dans la vie ça aille vite (il y aura bientôt une chronique sur ce sujet): on ne prend plus la peine de se parler, de se poser, on mange des plats tout prêts, on bouscule tout le monde dans la rue, on essaie de griller une place dans la file d'attente.
Sur Internet, c'est pareil, on veut aller vite. Combien n'auront pas lu cet article jusqu'au bout, combien n'auront pas laissé de message parce qu'il n'y a pas l'onglet "J'AIME" et que cela prend trop de temps de réfléchir et d'écrire?

J'ai envie de revenir aux vraies valeurs. J'écris sur ce blog parce que cela me fait plaisir. Le soir, plus d'Internet. Je ne m'ennuierai pas pour autant. Il y a la télé, le ciné, de bons bouquins,je peux aussi me faire les ongles...ou simplement me poser sur le canapé et attendre que le temps passe.
C'est peut-être "out" de ne pas voir la vie en 2.0 le soir. Sauf que quand je serai vieille (âgée, pardon, c'est vrai que le mot vieille est devenu un gros mot), je serai fière. Parce que j'aurai des choses à raconter à mes enfants, à mes petits-enfants. Parce que j'aurai vécu des choses en vrai, et pas en virtuel.

Et ça...franchement...J'AIME!